2015 : Sortie Pentecôte 23-24 et 25 mai – Sur les traces de nos ancêtres maçons en Bourgogne
Sur les traces de nos ancêtres maçons en Bourgogne, le 23, 24 et 25 mai 2015
L’association des Maçons de la Creuse organise chaque année un voyage pour découvrir les chantiers réalisés par les maçons-migrants. En 2015, il s’est agi, pour plus de 60 adhérents de l’association, de suivre en Bourgogne les traces de trois maçons du XIXe siècle à partir des archives étudiées par leurs descendants. Après Paris et La région lyonnaise, la Bourgogne était la principale destination des maçons creusois, et ce depuis au moins le XVIIe tant pour de grandes opérations, tel le canal de Bourgogne, que pour de simples travaux de maçonnerie.
Samedi 23 mai
Etape au pied du viaduc de Montveneur dans la Loire réalisé en 1895-1897 par l’entreprise de tâcheronnage d’Alexis Martin de Rougnat. Ce viaduc fut édifié sur la ligne permettant la jonction de Lamure-sur-Lazergue (69) à Paray-le-Monial (71).
Quelques adhérents s’aventurent au pied du viaduc de Montveneur
L’après-midi visite guidée du musée de Bibracte. Bibracte, une enceinte gauloise (entre 5 et 20 000 habitants) avec rempart construit suivant la technique typiquement gauloise du murus gallicus (un parement de pierres retient un talus armé par des poutres croisées, parfois reliées entre elles par de longues fiches en fer). Il y a plus de 2000 ans, le peuple gaulois des Eduens construisait une ville sur le Mont Beuvray, protégée par un rempart long de 7 km. C’est la naissance de l’oppidum de Bibracte…
Dimanche 24 mai
La mare de Vaugimois en Côte d’Or construite en 1855 par Jean Theilhard de La Rochette (23) accueille l’Association. La réalisation de cette mare, qui assure les besoins en eau du hameau, figure dans le livre de comptes du maçon creusois avec l’énoncé des marchés pour les matériaux, (chaux, ciment, pierres de taille), et des journées de travail effectuées. C’est une belle mare, avec bahut et cordon, de forme ovale, ouverte aux deux extrémités entre deux murs maçonnés. Pour fêter le 160e anniversaire de cet ouvrage, les adhérents ont été reçus très chaleureusement par le maire de Villaines-en-Duesmois, commune à laquelle appartient Vaugimois, et tous les habitants qui ont entonné, avec la musique : « enfant de la Bourgogne » ! À cet hymne local, les creusois ont répondu par « la chanson des maçons de la Creuse » ! Un grand moment de convivialité autour d’un simple chantier !
A la mare de Vaugimois avec le maire de Villaines-en-Duesmois
La deuxième étape de la journée conduit les adhérents à Chatillon-sur-Seine (église Saint-Nicolas, site de l’église Saint-Vorles) et Sainte-Colombe-sur-Seine (visite commentée du site des anciennes forges) en Côte d’Or, villes qui figurent de 1878 à 1882 sur le livret ouvrier d’Etienne Verguet de Lépinas. Ce maçon a notamment participé au chantier de maçonnerie du viaduc de Sainte-Colombe situé sur la ligne ferroviaire Nuits-sous-Ravières à Chatillon-sur-Seine. Dans leur découverte les participants ont été accompagnés par l’association des « Amis du Chatillonnais » qui s’était mobilisée pour apporter informations et recherches sur leur pays et les creusois installés. En effet, si les trois maçons évoqués étaient des migrants saisonniers, d’autres creusois se sont installés en Bourgogne où ils avaient trouvé femme ! Ainsi Jacques Botte de Fransèches s’est-il-marié en 1839 à Lézinnes (89) où ses descendants vivent toujours. Les participants au voyage ont ainsi pu rencontrer Yves Botte, (ancien élève du LMB Felletin), et son épouse.
Accueil par Mer et Mme BOTTE à Saint-Vorles
Sous la conduite passionnée de Monsieur Millot, membre des Amis de Chatillon, les adhérents ont appris que depuis le début du XVIIe siècle une forge existait à Sainte-Colombe-sur-Seine, un haut fourneau y fut édifié en 1776. En 1822 Marmont, revenu sur ses terres, transforma l’usine en un grand établissement à “l’Anglaise”, mais en 1824, ruiné, il la revendit à un groupement de Maîtres de Forges qui fut ensuite à l’origine de Châtillon-Commentry. Jusqu’en 1850 la production de fer alla en s’accroissant : on voyait à l’usine 16 fours à puddler, 8 fours à réchauffer, 3 trains de laminoirs et de puissants moteurs hydrauliques et à vapeur.
Sur le site des anciennes forges de Sainte-Colombe
Sur la route du retour à l’hôtel, les adhérents ont pu admiré quelques-uns des magnifiques lavoirs de cette région et ont fait une étape à Noyers sur Serein, l’un des plus beaux villages de France.
Noyers sur Serein
Lundi 25 mai
Le troisième jour a conduit les adhérents au château de Guédelon en passant par Clamecy (canal du Nivernais, écluse et église en ciment armé).
Au cœur de la Puisaye, dans l’Yonne en Bourgogne, une cinquantaine d’ouvriers relèvent un défi hors norme : construire aujourd’hui un château fort selon les techniques et avec les matériaux utilisés au Moyen Âge. Parmi eux, un ancien élève de Lycée du bâtiment de Felletin a servi de guide à l’un des groupes.
Chantier au château de Guédelon
Attentifs aux propos du meunier de Guédelon